Azerbaïdjan : Daniel Ricciardo remporte une course de pilotes

Première victoire en 2017 pour Ricciardo qui a pu exalter son plus gros sourire

C’est un Grand Prix riche en rebondissements qui a été proposé aujourd’hui à Bakou. Le schéma habituel avec Hamilton dominant et Vettel second se déroulait sans accrocs jusqu’au 11ème tour. 


Le 11ème tour, c’est le moment ou le grand prix s’est emballé. Kvyat garait sa Toro Rosso en bord de piste, dans un endroit difficile d’accès, et déclenchait la sortie de la première Safety-Car.

Dès le départ, Hamilton contrôlait la course mais Valtteri Bottas est venu s’emballer sur la Ferrari de Raikkonen. Deux des Mercedes et Ferrari semblaient compromises. Les premiers tours ont été assez propres dans l’ensemble. Au 11ème tour, après l’abandon de Daniil Kvyat, la première incursion de la Safety Car a eu lieu. Le problème, c’est que Bakou propose une très longue ligne droite et les pilotes luttaient pour garder leurs gommes en température. La plupart étants chaussés des pneus tendres, ils étaient encore plus difficiles à chauffer.

Réunis au premier restart, les pilotes engagés ont eu chacun de belles opportunités de dépassements. Ils en ont bien profité mais avec des pneus parfois qualifiés de “glacés” par certains pilotes comme Perez à qui ils étaient à la limite, l’adhérence été quasi nulle. Cela a eu pour conséquence de voir les accrochages se multiplier en tout points du peloton. Insuffisants pour provoquer des accidents, mais bien assez pour voir le carbone et des morceaux d’ailerons voler de toutes part. Ces amoncellements de carbone ont provoqué la sortie presque immédiate de la deuxième safety car. Les pneus pas d’avantages chauffés étaient à la source de nouvelles collisions.

C’est au deuxième restart que le drame a touché Force India. L’écurie indienne qui voyait Perez et Ocon rouler aux 4ème et 5ème place se sont heurtées. Ocon n’a pas hésité a attaquer le Mexicain au deuxième virage du 18ème tour. Ocon, en touchant son coéquipier voyait un pneu crever et arrachait l’aileron avant de son coéquipier ainsi qu’un bris de suspension avant droit. Les deux pilotes ont tout perdu dans la manoeuvre. Perez a même un temps abandonné. Cette confusion ambiante a causé une crevaison pour Raikkonen qui a roulé sur des débris. Le Finlandais a tenté de ramener sa voiture, mais étant trop loin des stands, les débris de gomme ont laminé son plancher. Lui qui perdait des morceaux de sa voiture à tout bouts de champs à cause des divers contacts a récolté trop de dégâts pour continuer.

Face à cette dispersion de morceaux de carbone tranchants, la safety-car est de nouveau intervenue en quelques secondes. Un nouvel incident est alors intervenu, mais en tête de course cette fois. Hamilton, en préparant sa relance a freiné en sortie du virage 15 et Vettel qui suivait de près a percuté l’arrière de la Mercedes. N’appréciant pas la manoeuvre, l’Allemand s’est porté à hauteur du Britannique pour lui faire comprendre sa colère. Mais c’est sans doute en levant la main et en regardant le Britannique que Vettel est venu donner un coup de volant involontaire -ou non ?- à Hamilton. La Fia a tranché et a infligé un stop and go de 10 secondes à Vettel. Toujours est-il que cette troisième neutralisation s’est soldée par un drapeau rouge pour nettoyer complètement la piste.

Le drapeau rouge a été l’occasion de voir quelque chose de fort. En effet, et Force india et Ferrari ont réussi à réparer respectivement les voitures de Perez et Raikkonen endommagées. Les mécaniciens de Raikkonen ont changé l’intégralité du fond plat de la Ferrari n°7, le tout en à peine une petite demie heure. Les mécaniciens de Perez ont remplacé le jeu de suspension avant de la Force India n°11. Il faut savoir que les suspensions gauche et droite sont interconnectées, ce qui implique un changement de tout l’avant, ce qui est un exploit en aussi peu de temps. La Fia n’a pas apprécié que les deux voitures aient été rentrées au garage pour réparer et a attribué deux pénalités et à Perez et à Raikkonen. Mais il est vrai que le beauté du geste de voir les mécaniciens réussir ces exploits et pousser les deux voitures en piste fait chaud au coeur. Le stress et l’excitation qui se lisait sur leurs visage a permis de rappeler que oui, la Formule 1 est aussi une affaire humaine.

La relance est intervenue au 25ème tour et cette fois, la course a pu se dérouler de façon normale. Presque normale pour Hamilton qui a connu une mésaventure bien malencontreuse. Les fixations de son protège-tête se sont détachées. A l’accélération, l’effet de l’air le soulevait au risque de le voir s’envoler. Il a passé trois tours à se battre avec celui-ci. Il était ainsi dans les lignes droites, à 340km/h avec une main sur le volant et une autre à essayer de maintenir l’élément appuyé. La situation étant jugée dangereuse et non réglementaire, par la Fia, cette dernière a imposé à Mercedes d’arrêter son pilote pour réparer. Il a donc été contraint à un arrêt non voulu qui lui a fait perdre 10 secondes précieuses et la tête de la course. Vettel aurait du logiquement en profiter pour prendre les commandes de la course mais trois tours plus tard, c’est lui-même qui rentrait au stands pour subir son stop and go. Mises l’une dans l’autres, ces deux pénalités de différente nature se sont annulées et les deux prétendants au titre mondial voyaient leurs chances de victoires annulées.

A 15 tours de l’arrivée, le top 10 était disposé dans une configuration inédite avec Ricciardo menant devant Lane Stroll et Esteban Ocon complétant le podium. Bottas suivait avec Magnussen, Vettel, Hamilton, Alonso, Sainz et Ericsson.

Le retour de Bottas, Vettel et Hamilton était inévitable. Bottas est revenu si fort qu’il a réussi a souffler la deuxième place du podium a Stroll sur la ligne d’arrivée. Le Canadien est ainsi parvenu a sécuriser son premier podium en F1, quinze jours après ses premiers points au Canada.

Ce fut un grand prix très mouvementé ou enfin, depuis trop longtemps, l’humain est revenu au coeur du jeu. Ce fut souvent brouillon, avec beaucoup d’accrochages mais au moins, on voyait des pilotes attaquer vraiment, prendre des risques, tenter des choses, des intimidations, des coups de pressions que l’on avait plus vu depuis trop longtemps, ce qui a mon avis a contribué à stériliser la F1 et la décrédibiliser auprès du publique. Sur la piste comme dans les stands, on a vu des humains avant les ordinateurs et ça fait du bien. Les manoeuvres de dépassement, quand elle étaient réussies étaient de toute beauté. Pour le plaisir, on vous remet un dépassement de Ricciardo, la fin comme elle devrait toujours être, sans artifices. Il a littéralement gobé quatre adversaires en un seul freinage ultra tardif : Bravo.

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