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Exclusif – Denis Bouanga (ASSE) : “J’accepte toujours les critiques”

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Arrivé en provenance de Nîmes en 2019, Denis Bouanga est devenu très rapidement l’un des joueurs importants de l’AS Saint-Etienne. L’international gabonais, après une première saison réussie mais arrêtée par la COVID, a vécu un deuxième exercice plus compliqué. Nous l’avons rencontre pour revenir sur son parcours.

Tu es né au Mans en 1994, comment la passion du football arrive-t-elle chez toi ?

Je crois que c’est arrivé grâce à mes grands frères. Ils suivaient tout le temps le foot, du coup on a décidé d’y jouer avec mon petit frère Didier. Je n’ai jamais pensé à faire autre chose même si j’ai basculé un peu sur le breakdance. Après, il fallait faire un choix et le ballon rond était plus attrayant pour moi à l’époque.

Ton demi-frère, Cédric Mansaré, est joueur professionnel de basket. Cela ne t’a jamais tenté ?

Non, il me levait juste le matin pour aller courir mais le basket ne m’intéressait pas… (Rires)

Tu intègres le centre de formation du Mans, finalement ça ne marche pas, pourquoi ?

Je pense que la raison est simple. Je n’avais peut-être pas le niveau tout bêtement. Ce qui est dommage, c’est qu’ils n’ont pas su me le dire. J’avais 17 ans et j’ai su que ça n’allait pas marcher au bout de deux ans. Pour moi c’était du temps perdu. Cela m’a un peu énervé, déçu, mais je suis parti dans un club où j’ai eu ma chance.

Direction le club de Mulsanne, à ce moment-là, est-ce que tu crois encore à ton rêve de footballeur ?

Très clairement oui, j’y ai cru. Le président m’avait dit que je ne ferais qu’un an à Mulsanne et que les clubs viendraient me chercher à la fin de la saison. Les joueurs qui sortent des écuries professionnelles attirent souvent l’œil. En formation, il y a tellement de joueurs que pour sortir du lot il faut être vraiment bon. Finalement, le président ne m’a pas menti, c’est ce qui est arrivé.

Avec Mulsanne, un jour, tu as marqué deux buts en coupe contre Le Mans… Est-ce un signe de ton caractère ?

Ce jour-là, j’avais vraiment la haine. Comme par hasard, on tombe contre le Mans. Pour ce match, je ne voulais pas autre chose que marquer. C’est ce que j’ai fait et mon petit frère a lui aussi marqué un but. On a gagné 3-0 et on les a éliminés.

Lorient vient alors te chercher, et tu disputes ton premier match pro contre le PSG. Quelles furent tes sensations avant ce rendez-vous marquant de ta carrière ?

Je ne savais pas ce qu’était le monde professionnel. Il fallait partir la veille du match, faire une mise au vert et je ne connaissais pas ça. Je suis parti sans rien, j’ai même oublié mon chargeur de téléphone. J’ai dit à un coéquipier “on va où, on fait quoi ?” et on m’a répondu qu’on dormait à l’hôtel…. Je n’étais pas au courant. J’étais un peu stressé. Finalement, ça s’est très bien passé. Je savais que j’allais être remplaçant. On menait à la mi-temps, tout était parfait. J’ai joué comme je savais faire et je ne me suis pas posé de questions. Dès lors, je savais que je voulais rester avec ce groupe et ne plus jouer au niveau en dessous.

Quel est ton rituel d’avant-match maintenant ?

J’aime bien rigoler, je suis quelqu’un de blagueur. Je suis proche des personnes que j’apprécie, il m’arrive de jouer aussi à la Switch donc c’est plutôt détendu.

Après ta belle saison à Nîmes, Saint-Etienne t’approche. Comment se déroulent les contacts avec l’ASSE et qu’est-ce qui te convainc de signer ?

J’avais deux choix à cette époque. C’était Rennes ou Saint-Etienne. Je ne l’ai pas caché, j’ai toujours joué pour les supporters et pour l’ambiance. Je ne dis pas qu’à Rennes ce n’est pas le cas, mais ici à Sainté cela n’a rien à voir. Mon choix s’est fait par rapport au public et je sentais au discours du coach, Ghislain Printant, qu’on me voulait vraiment. David Wantier est venu jusqu’à Nîmes pour me voir et a prouvé qu’il avait une parole. Je lui en suis reconnaissant.

Tu gagnes rapidement le cœur des supporters, quelle relation entretiens-tu avec eux ?

J’essaye de répondre au maximum à leurs messages. Des fois, ça me fait vraiment du bien de recevoir des mots d’encouragement ou de soutien. Après, c’est vrai que ce n’est pas toujours positif… J’accepte toujours les critiques. Je fais avec et je me donne les moyens d’être meilleur.

On imagine l’impatience pour les joueurs de retrouver les supporters dans le Chaudron ?

J’ai vraiment hâte. Franchement, je l’ai dit en début de saison, je trouve ça très dur de jouer à huis-clos. Ma source de motivation, c’est les supporters. Après, il fallait s’adapter et peut-être que j’ai réussi à le faire trop tardivement cette saison. Pour moi, on joue avec les supporters ou rien d’autre, tout simplement.

Cela ne fait que deux ans que tu es arrivé, pourtant on a l’impression que tu t’es rapidement fait à la vie stéphanoise?

Je me sens bien à Saint-Etienne. Jusqu’à cette période de COVID, tout allait bien. Maintenant, c’est compliqué. Tu ne peux rien faire, tout est fermé. C’est difficile de rester chez soi. J’avais l’habitude d’aller avec mon fils faire des activités sur la ville. On faisait des sorties, même avec d’autres joueurs. Notre vie a changé.

Malgré le COVID, tu as inscrit 10 buts en Ligue 1 la saison dernière, as-tu senti ton statut changer en 2020 ?

Beaucoup se demandaient si j’allais réussir à m’adapter à Saint-Etienne. Pour moi, c’était un bon challenge à relever. Ces 10 buts m’ont permis de répondre aux attentes et j’ai senti qu’on me considérait un peu plus encore.

Tu es également joueur de l’équipe nationale du Gabon, qu’est-ce que ça représente pour toi ?

C’est quelque chose qui représente beaucoup pour moi. Aller jouer pour le Gabon me fait du bien, surtout quand on joue au pays devant la famille. Je ne la vois pas souvent, ils me suivent dans les journaux ou à la télévision.

Ton frère est footballeur également, ton demi-frère est basketteur, la famille a eu quel rôle dans ton parcours ?

Il n’y a que des sportifs dans ma famille donc ils ont toujours été présents. Il fallait toujours être le meilleur. Quand j’ai commencé le football, je n’avais pas l’esprit de compétition. Gagner ou perdre, pour moi, ça me faisait la même chose. Ce qui a été le déclencheur, c’est d’aller voir mon frère jouer au basket. Quand il perdait, il avait tellement la haine qu’il ne fallait pas lui parler. Il m’a dit qu’il fallait être comme ça et que cela pouvait débloquer chez moi des choses. Depuis, je suis énervé quand je perds et c’est l’esprit de toute la famille.

Tes frères et sœurs sont de bons conseils auprès de toi ?

C’est quelque chose de très important pour moi. Ils ont une vision différente de la mienne. J’aime bien avoir plusieurs discours. Je prends mes décisions tout seul mais c’est bénéfique d’être à l’écoute des autres et surtout de la famille.

Tu as atteint contre l’OM la barre des 100 matchs en Ligue 1, quel regard portes-tu sur ton début de carrière ?

Je ne regrette rien. J’ai connu des bas dans ma carrière et je commence maintenant à prouver que je suis dans la durée. C’est bien mais ce n’est pas fini.

On te connaît très discret en dehors des pelouses, présent sur les réseaux sociaux, comment est Denis Bouanga dans la vie de tous les jours ?

Je pense que je suis quelqu’un de simple. Je ne me casse pas la tête. Je suis sociable, quand un supporter me demande une photo dans la rue, je le fais toujours avec plaisir. Quand j’étais petit, j’aimais bien que les professionnels s’arrêtent. Maintenant que je suis de l’autre côté, je sais ce que ça fait. Il faut être respectueux. Cela me tient à cœur des fois de faire plaisir aux autres. J’ai été élevé comme ça.

En dehors du football, tu es selon nos informations un grand fan des jeux vidéos et du shopping en ligne, tu confirmes ?

C’est vrai que c’est dur de s’arrêter de jouer quand on est à fond dedans. J’aime beaucoup Call of Duty, j’y joue régulièrement et notamment avec mes frères. Concernant le shopping, c’est vrai que je suis assez friand de vêtements et je passe des commandes assez souvent. Des fois, j’ai l’idée d’aller faire les boutiques et en général ,quand j’y vais, je sais pourquoi j’y vais (rires).

Jusqu’où souhaite aller Denis Bouanga ?

Je n’ai pas de chemin en tête. J’essaye de faire mon trou petit à petit et d’être un nouveau joueur chaque saison. Je veux toujours être meilleur. Je ne me fixe pas d’objectif même si, comme tout joueur, j’aimerais disputer un jour la Ligue des Champions. Je sais que ça passe par le travail.

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