Il y a 5 ans, le handball Français retrouvait les sommets européens

Jonathan Nackstrand / AFP

Au lendemain de la défaite de la bande à Dinart en demi-finale du Mondial, faisons-nous plaisir et revenons sur un autre France-Danemark qui a marqué le sport Français.

Un renouveau sur la scène internationale

Il y a 5 ans, le 26 Janvier à Herning, en terres danoises, les Bleus s’apprêtaient à réaliser une partie dantesque pour aller chercher un troisième titre continental. Pourtant cet Euro n’avait rien d’une formalité pour les bleus.

En 2012, en Serbie, les « Experts » passent complètement à côté de leur compétition. Amorphes, ils atteignent le tour principal en terminant 3ème de leur groupe. S’en suit une décadence inattendue. Incapables de gagner un match lors de cette seconde phase, les Français sont éliminés et terminent 11ème du tournoi. On pense alors à une faute de parcours mais l’expérience se réitère l’année suivante.  En Espagne, l’équipe de France réalise un début de compétition fébrile mais convaincant (une seule défaite face à l’Allemagne). Cependant, les espoirs sont vite balayés. Après un huitième poussivement remporté face aux Islandais, les Croates nous giflent 30 à 23. Malgré tout, Omeyer et sa team glanent les deux derniers matchs, la France repart 6ème.

La mauvaise passe ne pouvait pas durer plus longtemps pour Karabatic et les siens. D’abord, avec 3 matchs solides face à la Russie, la Pologne et la Serbie, les Bleus confirment leur bonne forme au tour Principal. Avec des victoires face à la Croatie et la Biélorussie, les voilà qualifiés pour les demies-finale. Face à une équipe espagnole robuste, la victoire mais du temps à se dessiner. Au terme de 60 minutes haletant, les hommes de Claude Onesta rejoignent les Danois en Finale.

L’un des matchs les plus accomplis de l’ère Onesta. Face au Danemark, à domicile, les Bleus ne pouvaient plus attendre. Il fallait regoûter à une médaille d’or Internationale.

Valentin Porte, remis sur pieds pour le tour principal, réalisa un mondial fabuleux. Insolent de jeunesse,  il termine avec la meilleure moyenne de buts par match de l’équipe de France (4,8 buts de moyenne), marquant notamment 7 buts (sur 8 tentatives) en demi-finale puis 9 buts (sur 11 tentatives) en finale.

 

Crédit photo AFP.

 

Cette même défense (qui) avait permis aux Bleus d’asphyxier Mikkel Hansen (Arrière gauche) et ses coéquipiers. Dès le début de match, Thierry Omeyer (12/40) annonçait la couleur. Les Danois ne passeront pas. En démarrant par un 3-0, les Bleus se mettent sur de bons rails. Grâce à un Mickaël Guigou toujours dans les bons coups, la France prend rapidement 5 longueurs d’avance (2-7). Dépassés en attaque, malmenés en défense, les Danois ne peuvent que constater. Les « Experts » sont bel et bien de retour. Les équipes partent au vestiaire sur un score de 16-23.

En deuxième mi-temps, Guigou et les siens ne s’arrêtent pas. A 10 minutes de la fin, la France mène 35 à 25. C’est là que le staff français invite les remplaçants à participer à la fête. Avec une attaque magistrale et une défense sûre d’elle, La France décroche son 3ème titre continental et signe son come-back sur la scène internationale.

5 ans après, le rapport de force semble s’être inversé. Aujourd’hui l’équipe sans expérience est française, le vieux singe est danois. Alors pourquoi cela ? Y a-t-il une « Karabatic dépendance » ? Le groupe arrive-t-il à se renouveler ?

Où va l’équipe de France ?

Crédit photo : AFP.

 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Les adversaires de l’équipe de France de Handball aimeraient que cela soit vraie lorsque l’on parle de la légende Karabatic.

Malheureusement rien n’y fait ! Même si les victoires à l’Euro (2006, 2010, 2014) et au Mondial (2009, 2011, 2015, 2017) sont loin d’être étrangères au joueur d’origine serbe. Comment dire que ces succès ne sont l’œuvre que d’un homme ? Par ailleurs, les échecs cinglants de la période 2012-2013 (11ème place à l’Euro, 6ème au Mondial) ont été, en partie, mis au fait de la star tricolore. Avec des statistiques en berne, seulement 9 buts en Serbie et 25 buts en Espagne…

Il est donc difficile de parler d’une « Karabatic dépendance » au regard de l’efficace roulement que connait l’équipe de France. En fait, c’est là que réside le génie de l’encadrement des Bleus depuis maintenant 15 ans. Les entraineurs Claude Onesta et maintenant Didier Dinart ont su faire exister les « Experts » sans son élément star. Avec de nouveaux leaders comme Valentin Porte, Kentin Mahé ou Timothey N’Guessan et des étoiles montantes comme Melvyn Richardson, le vivier tricolore est sans cesse mis à contribution pour assurer une continuité au sommet de la hiérarchie mondiale.

 

La défaite en demi-finale face au Danemark ne résulte donc du pauvre rôle de « Niko » depuis son retour. Auteur d’un début de mondial sans faute, ces jeunes Bleus ont juste dû s’incliner devant une incroyable attaque danoise et un Mikkel Hansen simplement inatteignable. Dimanche, il faudra être fort pour rebondir. Aller chercher une médaille de bronze pour préparer le TQO de Tokyo 2020. Le Japon sonnera sans doute le glas de l’ère Karabatic en EDF pour laisser place à une autre génération…dorée !

Vous avez aimé cet article ?

Partager sur Facebook
Partager Twitter
Partager sur Linkdin

LAISSER UN COMMENTAIRE