NBA : le conseil de classe des Français

Crédit photo : Keith Allison

Pour cette saison 2016-2017, c’est un total de 12 joueurs français qui évoluent au sein de la meilleure ligue de basketball du monde. Chaque équipe a joué une trentaine de matchs. L’occasion de faire un premier point sur les états de forme de chacun.

Evan Fournier (Orlando Magic : 11v – 18d) : 32,5 min, 18,3 pts (47,8%), 3,2 rebonds, 3 passes.

L’arrière du Magic est l’un des principaux leaders de son équipe (meilleur scoreur français en NBA et meilleur marqueur de son équipe). Mais si la franchise floridienne a bien démarré la saison, elle a subi depuis une véritable décompression (7 défaites sur les 10 derniers matchs). Evan Fournier n’a pas grand chose à se reprocher. Malgré la présence du pivot francophone Nicola Vucevic, l’effectif semble un peu juste qualitativement pour viser les playoffs cette année.

Frank Ntilikina (New-York Knicks : 14v – 13d) : 19,7 min, 5,5 points (34,8%), 1,2 rebonds, 3,2 passes.

Le numéro 8 de la dernière draft NBA (joueur français drafté le plus haut dans l’Histoire) s’adapte peu à peu aux exigences du très haut niveau. L’ancien meneur de Strasbourg sait rester à sa place et s’occupe principalement des tâches défensives avec brio. Si son shoot reste encore perfectible, “Frankie” progresse à pas de géant et acquiert de plus en plus de responsabilités. Il est très souvent laissé durant le money-time par son entraineur Jeff Hornacek et son impact se ressent dans les résultats de son équipe (classée 9ème à l’Est). Il est aussi protégé et couvé par ses coéquipiers (notamment Kristaps Porzingis et Enes Kanter). Les observateurs louent sa maturité, son intelligence de jeu et sa science défensive. A seulement 19 ans, Ntilikina possède une énorme marge de progression et semble avoir l’avenir devant lui.

Rudy Gobert (Utah Jazz : 13v – 14d) : 31,9 min, 12,6 points (61,3%), 10 rebonds, 2,2 contres.

Le pivot de Salt Lake City doit prendre le leadership de son équipe suite au départ de la star Gordon Hayward (Boston Celtics). Rudy a été un temps embêté par une blessure (contusion osseuse au tibia droit) qui l’a éloigné des parquets pendant un mois. Le géant de 2 mètres 18 a depuis fait son retour, mais son entraineur Quin Snyder préfère le ménager encore, conscient que la réussite de son équipe dépendra en grande partie de la forme de sa tour de contrôle. Les stats de Gobert restent dans les normes, mais on attend plus de lui au scoring. Le Picard doit montrer qu’il peut être un vrai franchise player. S’il parvient à élever sa production offensive au sein de l’équipe, il y aura une carte à jouer pour l’accession aux playoffs. L’équipe est actuellement 8ème de conférence Ouest.

Tony Parker (San Antonio Spurs : 19v – 9d) : 17,8 min, 8,7 points (52,4%), 2,5 rebonds, 4,8 passes.

Le sextuple All-star aura à coeur de prouver qu’il est toujours un joueur d’importance au sein de sa mythique franchise. Si les Spurs ont dû se passer des services du meneur français (rupture du tendon du quadriceps gauche), ils ont aussi dû composer sans leur superstar Kawhi Leonard. Et en l’absence de ces deux éléments clés, l’équipe de Gregg Popovich a continué à engranger les succès et se place 3ème de la conférence Ouest. Mais on sait que si l’équipe texane peut se passer de ses cadres en saison régulière, ces derniers seront indispensables au moment des playoffs. Tony est revenu aux affaires. Il est ménagé par son coach et produit des statistiques très honorables sur un temps de jeu réduit. Aucun doute : la bête rugit encore.

Nicolas Batum (Charlotte Hornets : 10v – 16d) : 29,4 min, 10,1 points (37,3%), 4,3 rebonds, 4,4 passes.

La saison dernière des Hornets avait été indigne de ce que l’on pouvait attendre d’eux. Et l’histoire semble malheureusement se répéter (13ème de la conférence Est). Nicolas Batum traine depuis un moment une blessure au coude qui ne s’est pas résorbée malgré un arrêt temporaire. Ses statistiques en pâtissent, avec un mauvais pourcentage au niveau du shoot. Lui qui a signé un contrat colossal de 120 millions de dollars sur 5 ans sait que son impact offensif doit être plus grand. Mais il est incapable pour l’heure de produire plus. Le choix risque inéluctablement de se poser : serrer les dents ou se faire opérer du coude, quitte à rater le reste de la saison.

Ian Mahinmi (Washington Wizards : 14v – 13d) : 15 min, 3,8 points (47,9%), 3,8 rebonds, 0,4 contres.

Ian Mahinmi est un joueur de devoir. Son apport défensif peut se révéler précieux pour une équipe désireuse de franchir un cap. S’il laisse volontiers le scoring à ses coéquipiers Bradley Beal et John Wall, le pivot français a des arguments à faire valoir pour pourquoi pas viser à terme une place dans le cinq de départ. Ses récentes productions attestent d’une réelle montée en puissance. Les Wizards sont pour l’heure 6èmes de la conférence Est.

Timothé Luwawu-Cabarrot (Philadelphie Sixers : 14v – 13d) : 16,8 min, 6,5 points (38,4%), 1,7 rebond et 1 passe.

Un autre bel exemple de la formation à la française. Timothé Luwawu apprend peu à peu et engrange de plus en plus de temps de jeu au sein d’une équipe des Sixers qui va aspirer à jouer les premiers rôles dans les prochaines années. Leur équipe est celle qui dispose du plus gros potentiel sur le long terme, à égalité certainement avec celui des Minnesotta Timberwolves. Les progrès de la franchise sont fulgurants, en témoigne l’actuelle 7ème place de la conférence Est. Cette progression s’est surtout basée sur une reconstruction lente et patiente initiée par les différentes drafts (Joël Embid, Ben Simmons et Markelle Fultz). Au jeune français de tirer son épingle du jeu dans un effectif très concurrentiel.

Joffrey Lauvergne (San Antonio Spurs : 19v – 9d) : 11,3 min, 3,7 points (42,6%), 3,7 rebonds, 3,6 passes.

L’autre joueur français des Spurs doit composer avec un temps de jeu plutôt modeste. La faute à une concurrence féroce à son poste. En effet, lorsque vous jouez à l’intérieur et que vos coéquipiers se nomment LaMarcus Aldridge et Pau Gasol, il est forcément difficile de faire son trou. Toutefois, les statistiques sont assez complètes, sans être mirobolantes (un grand nombre de passes décisives sur un temps de jeu réduit). On attend cependant une plus grande adresse globale au moment de conclure.

Joakim Noah (New-York Knicks : 14v – 13d) : 5,5 min, 2,5 points (66,7%), 2,5 rebonds, 1,5 passes.

Il est très loin le temps où Jooks était considéré comme le meilleur défenseur de la ligue. Le double All-star n’est malheureusement plus que l’ombre de lui-même et n’a pris part qu’à deux petites rencontres depuis le début de saison. Son niveau est très loin du contrat en or qui lui a été proposé pour jouer à la Big Apple (72 millions de dollars sur 4 ans).

Guerschon Yabusele (Boston Celtics : 23v – 6d) : 5,1 min, 1,9 points (37,5%), 1,7 rebond, 0,4 passe.

Difficile pour l’ancien Roannais de se faire sa place dans une équipe de Boston qui carbure au super. Son équipe est leader de la conférence Est avec un Kyrie Irving qui a enfin obtenu les clés d’une franchise NBA. Yabusele doit se contenter de bouts de matchs. Il a même fait un petit tour en G League, l’antichambre de la NBA. Deux petits matchs et une surdomination du Français (21,5 points, 5,5 rebonds et 3,5 passes) histoire de prouver qu’il n’a rien à faire là-bas.

Alexis Ajinça (New-Orleans Pelicans : 14v – 14d) : n’a pas joué depuis le début de saison.

Blessé au niveau du tendon rotulien droit depuis le début de saison, Ajinça a dû subir une opération du genou. Il est d’ors et déjà forfait pour le reste de la saison. En son absence, son équipe affiche un bilan équilibré et pointe en 7ème place de la conférence Ouest. L’effectif a pourtant été construit pour afficher des résultats plus ambitieux (avec le duo d’intérieurs Anthony Davis et DeMarcus Cousins, ainsi que les meneurs de jeu Jrue Holiday et Rajon Rondo).

Yakuba Ouattara (Brooklyn Nets : 11v – 15d) : n’a pas joué depuis le début de saison.

L’ancien Monégasque se retrouve au fond du banc de touche de sa franchise. Il a joué un match en G League, mais doit encore patienter avant de débuter l’aventure en NBA. La faute à une gêne au niveau des nerfs de la jambe. Les Nets affichent un bilan négatif et occupent la 11ème position de la conférence Est. Mais les résultats restent supérieurs à ceux qui étaient escomptés avec un effectif qui ne fait absolument pas rêver sur le papier.

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