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Ninon Blanchard (ASSE Féminin) : “J’ai la chance de jouer avec le club que je supporte depuis toujours”

Ninon Blanchard ASSE

Vous êtes un pur produit stéphanois, imaginiez-vous être toujours verte, neuf ans après votre arrivée au club ?

N.B. : “On ne sait jamais de quoi est fait demain. Je l’espérais, au fond, parce que Saint-Etienne a toujours été mon club, je suis née ici. Pour mon bonheur personnel et celui de ma famille, c’est une satisfaction d’être toujours là. Pour le moment tout va bien donc je ne peux pas dire que je m’y attendais mais j’en suis très heureux en tout cas.”

Vous avez tout connu ici, les hauts et les bas, que représente pour vous le maillot vert aujourd’hui ?

N.B. : “Comme depuis le début, c’est une grande fierté. Encore aujourd’hui, c’est toujours particulier pour moi de porter ce maillot. J’ai la chance de jouer à haut niveau et encore plus de le faire avec le club que je supporte depuis toute petite. Je sais qu’on représente une ville et de nombreux supporters donc il faut faire honneur à ce maillot et je m’efforce de le mouiller à chaque match”.

Le Stade Geoffroy-Guichard, vous alliez voir des matchs plus jeune ?

N.B. : “Oui, je m’y rendais souvent. Au début, je n’allais pas dans les kops parce que mon père avait un peu peur (rires). J’adorais aller au stade.”

Le soutien des supporters se fait ressentir, même chez les féminines, comment le vivez-vous ?

N.B. : “Justement, quand j’étais plus petite et que j’allais au stade, je trouvais ça incroyable. La ferveur pour ce club est magnifique et nous n’avions jamais vraiment connu ça chez les féminines. Mais pour le premier match de D1 cette saison, contre Bordeaux, les supporters sont venus et c’était dingue ! L’ambiance était incroyable à tel point que l’on ne s’entendait pas sur le terrain avec les filles. Quand on est en tribunes on ne se rend pas compte mais pour les joueuses, le soutien du 12ème homme est vraiment important.”

Vous êtes également titulaire du diplôme pour être professeure d’EPS, le sport a toujours fait partie de vous ?

N.B. : “Je dirais que de moi, oui, mais de ma famille proche non. Ce sont les frères de mon père qui adorent le foot et qui, je pense, m’ont transmis cette passion. De toute façon, depuis toujours, il faut que je bouge et que je fasse du sport. J’ai essayé le basket mais il fallait que j’aie le ballon dans les pieds donc je me suis orienté vers le football.”

Pourquoi vous êtes-vous dirigée vers des études en STAPS ?

N.B. : “Après avoir obtenu le bac, j’avais deux options. Soit partir pour faire des études de kinésithérapeute, soit aller en STAPS pour essayer d’être professeur de sport. Les deux me plaisaient. Mais pour être kiné, il fallait que je fasse une année de médecine qui n’aurait pas été en adéquation avec le football. Comme au foot, ça se passait bien à ce moment-là, je suis partie en STAPS parce que je savais que je pouvais conjuguer les études et le foot.”

Quelles sont les différences entre Ninon professeur et Ninon joueuse et capitaine de l’ASSE ?

N.B. : “Je dirais qu’il n’y a pas énormément de différence finalement. Dans les deux cas, j’ai un rôle de leader et de meneur à gérer. Quand j’ai une classe, c’est le cas et sur le terrain aussi même si le public n’est pas du tout le même. J’ai un peu les mêmes missions et je m’y retrouve dans les deux cas.”

On dit de vous que vous portez les valeurs du club, est-ce que vous êtes d’accord avec ces dires ?

N.B. : “Oui, en tout cas je fais tout pour. Au départ, on ne croyait pas beaucoup en moi. Je n’ai jamais lâché et j’ai toujours travaillé. Il y a eu des moments difficiles où tout ne fonctionnait pas comme je voulais. J’ai fait des choix et je savais que mon tour allait venir. Il faut beaucoup de patience dans une carrière et on ne peut pas avoir toujours tout d’un coup sinon on n’apprend pas. Et quand on récolte les fruits que l’on a semé, on se dit que ça valait le coup.”

Quelle évolution du football féminin voyez-vous ces dernières années ?

N.B. : “Depuis que je joue au foot, il y a eu des améliorations. Depuis que l’on est remonté en Division 1, on le ressend à Saint-Etienne. En plus, ici, nous sommes l’une des équipes les plus professionnelles en terme d’infrastructure et de staff. Nous sommes mieux armées, même si nous jouons le maintien, et nous avons des choses que l’on avait pas avant. Après, c’est certain que les performances des Bleues en Coupe du Monde ou la diffusion des matchs de Ligue des Champions permettent cette évolution du foot féminin en France. Il y a encore du travail mais on est sur une courbe positive.”

Vous êtes formée à l’ASSE, issue du cru, votre exemple peut inspirer les jeunes joueuses du département ?

N.B. : “C’est toujours flatteur de se dire qu’on peut être un exemple. Je pense avoir toujours été fidèle à celle que je suis. J’ai toujours cru en moi et si ça peut inspirer, alors c’est un honneur pour moi. Après, il faut rester humble et se dire que je peux atteindre des objectifs personnels plus élevés. Cela passe par le travail et surtout de rester soi-même.”

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