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Olivier Hirsch (RBF) : “Fier de ce qu’on a fait depuis huit ans”

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Arrivé il y a plus de huit ans à Roanne, l’ancien coach titré en Euroligue avec Bourges est revenu sur son parcours avec le Roannais Basket Féminin.

Comment s’est passée votre arrivée à Roanne, en 2013 ?

O.H. : “C’est l’ancien président, Jean-Marc Detour, qui est un ami et qui m’a fait venir à Roanne. L’idée, c’était de faire évoluer une équipe avec l’objectif de la faire évoluer un jour en Ligue 2 Féminine. Le RBF était à l’époque en NF2. Je pense que si ce n’avait pas été lui qui m’avait fait la proposition, je ne serais pas venu. Ce qui m’a plu également, c’est qu’il y avait tout à construire. Des personnes étaient déjà en place mais il fallait insuffler une dynamique. Et mettre également le nez dans la formation. À Roanne, il y a une culture basket par le biais de la Chorale mais il y a aussi des filles qui savent jouer. Le but était de former des joueuses qui peuvent évoluer au plus haut niveau.”

Quand ce projet roannais arrive à vous, est-ce qu’il y a eu des interrogations ?

O.H. : “C’est vrai que quelque part, signer ici c’était quitter le haut niveau que j’ai presque toujours connu dans ma carrière d’entraîneur. Le fait d’être l’un des acteurs du club pour atteindre le niveau où on voulait jouer m’a convaincu. Coacher en NF2, c’était un passage obligatoire.”

Deux ans après, vous êtes montés en NF1…

O.H. : “Dès la première année, cela n’est pas passé loin. On avait une défaite en trop lors du championnat régulier. Après, on monte en NF1 et on prend l’indépendance par rapport à l’Union RCRBF (Roanne Le Coteau Riorges). Sur le terrain et en dehors, le RBF est né à ce moment-là.”

Est-ce que, à l’époque, vous aviez imaginé être toujours là huit ans plus tard ?

O.H. : “La première chose, c’était d’y aller étape par étape. Le club recherchait la montée en NF1, ce qui a été atteint. L’appétit venant en mangeant, il y a eu un concours de circonstances et notre installation au Palais des Sports, tant au niveau sportif qu’administratif, a changé les choses”.

Avez-vous déjà regretté des épisodes pendant votre parcours au RBF ?

O.H. : “Il y a eu quelques coups durs effectivement. La démission de Jean-Marc Detour, qui est devenu adjoint à la ville de Roanne, lors de la première assemblée générale de l’ère NF1 fut une grosse déception pour moi. Derrière, nous avons quand même écrit l’histoire. On fait une super saison en championnat et on a pris pied au Palais qui est rapidement devenu trop petit. Mais globalement, cette période dorée nous a fait griller des étapes.”

Le parcours exceptionnel en NF1 en 2016, pensez-vous qu’il a pu changer le cours de l’histoire du RBF ?

O.H. : “C’était révélateur de ce qu’on pouvait imaginer au niveau de l’attractivité du basket féminin sur notre territoire.”

Vous montez rapidement en Ligue 2, alors que le club n’était peut-être pas prêt ?

O.H. : “On monte en Ligue 2, mais derrière ça ne suit pas. Certains ont regretté cette montée. Nous n’avons pas surfé sur ce qu’on avait vécu, avec notamment les deux matchs à Vacheresse en playoffs disputés devant une salle pleine (plus de 4000 spectateurs). En plus, la Fédération a décidé cette année-là qu’il y aurait quatre descentes. C’était le piège absolu de monter en LF2.”

Après, vous redescendez et le chantier est de nouveau à refaire…

O.H. : “ Il y a eu effectivement pas mal de changements, notamment de direction. Les personnages historiques du club ont repris la main pendant la saison en Ligue 2. Après, c’est une reconstruction quasi complète à faire en prenant compte les règlements très durs de la fédération. On a été obligé de faire des paris puisque certaines joueuses ont quitté le navire après la saison de NF1.”

Comment le club est-il reconnu désormais ?

O.H. : “Maintenant, on s’inscrit dans le paysage local et régional. Nous sommes reconnus pour notre dynamisme avec un centre de formation qui ne l’est pas par son appellation mais par son organisation. Nous avons une identité de jeu atypique et reconnaissable par tout le monde. Nos dirigeants sont très actifs dans l’organisation d’événements. Beaucoup de choses sont organisées.”

Quelle place a désormais Roanne dans votre parcours ?

O.H. : “Honnêtement, je me sens roannais. Comme Jean-Denys Choulet avec la Chorale, qui ne veut que le bien pour son club, je suis dans la même approche que lui. J’aimerais aujourd’hui qu’on monte en Ligue 2 parce qu’on le mérite. Pour franchir un cap, il faut qu’on monte. Je suis fier de ce qu’on a fait depuis que je suis arrivé.”

Comment devient-on roannais quand on n’est pas natif d’ici ?

O.H. : “Tout simplement parce qu’il y a la passion du basket. Moi qui suis du Nord et originaire de la banlieue de Lens, je connais la passion qu’ont les Lensois pour leur club (rires). Il y a au RBF des gens qui s’investissent beaucoup. Les joueuses ne sont pas des mercenaires et elles mouillent le maillot. La générosité sur le terrain permet de faire venir les spectateurs qui veulent voir les Pink Ladies.

Huit ans, c’est bien, mais jusqu’où souhaitez-vous aller ? 

O.H. : “L’objectif est clair, c’est de monter en Ligue 2. Et après, comme nous sommes ambitieux, pourquoi ne pas rêver de Ligue Féminine. J’ai envie de goûter encore au haut niveau féminin. Si possible avec mon club de Roanne. C’est clair que je ne voudrais pas rester éternellement en NF1. Le club doit absolument aller à l’étage au-dessus. Aujourd’hui, si on veut continuer à se développer, on n’a pas le choix. On ne peut pas faire mieux actuellement.”

 

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