Neuf mois après la descente de la Chorale de Roanne en Pro B, le club s’est stabilisé, restructuré jusqu’à entrevoir une nouvelle page de son projet. C’est ce que nous explique Emmanuel Brochot, président du club.
Voilà bientôt un an que la Chorale de Roanne a quitté l’élite du basket français. Le club est reparti sur des bases qui paraissent plus saines, êtes-vous d’accord avec ce constat ?
E.B. : “C’est bien le cas, oui, nous sommes repartis sur des bases qui sont plus saines. Cela nous a permis de construire un nouvel élan et d’enclencher une nouvelle dynamique. Nous étudions notamment une répartition de notre économie d’une façon différente. Il ne faut plus miser que sur le sportif mais aussi pour que le sportif évolue dans de bonnes conditions. Nous nous sommes renforcés sur le plan de la préparation physique, mentale mais il faut aussi mettre du budget dans le développement marketing afin d’avoir un développement commercial. Demain, nous devons être compétitifs sur “Chorale Food”, sur “Chorale Events” et peut-être même sur une intégration immobilière. Il faut rassembler toutes nos forces vives pour avancer.”
Dans le monde du basket actuel, le sportif ne suffit plus à l’économie d’un club ?
E.B. : “Tout dépend des ambitions que l’on se donne. Si nous voulons naviguer tranquillement en Pro B, ça peut le faire. Mais pour une dynamique de remontée en Betclic Elite, une volonté de croissance, cela ne suffit pas. Nous sommes à Roanne, qui est une petite agglomération. Nous avons des partenaires qui nous suivent depuis longtemps mais c’est compliqué de le développer encore plus parce que les partenaires privés sont déjà sollicités de partout. On doit donc trouver d’autres sources de revenus.”
Vous évoquez le projet de “Chorale Food”, qu’en est-il vraiment ?
E.B. : “Demain, on peut imaginer avoir notre propre restaurant, notre propre bar. Il faut proposer des produits nouveaux à nos partenaires. On peut réfléchir à une restauration la semaine en compagnie des joueurs ou avec le staff par exemple. Notre marque, c’est la Chorale. On veut l’associer à d’autres activités et que les futurs clients puissent connaître d’autres choses que le match du vendredi soir.”
Tout cela se déroulerait sur le site de la Halle Vacheresse ?
E.B. : “Idéalement, ce serait bien oui. Mais ce n’est pas quelque chose qui doit arriver en même temps que les matchs. Je vous prend l’exemple, tel jour il y a Antoine Diot qui mange au restaurant de la Chorale un midi et j’ai la possibilité de réserver deux places à sa table. C’est une idée parmi d’autres mais c’est quelque chose qui peut être réalisé. Même au niveau de l’événementiel, il nous faut un lieu plus approprié pour organiser des séminaires, des réceptions pour les entreprises et les particuliers.”
Pour réfléchir à ces sujets de développement, vous faites appel à votre Comité de Pilotage ?
E.B. : “Oui, nous travaillons ensemble. Aujourd’hui, j’ai un comité de pilotage qui est très dynamique. C’est important que tous soient à fond parce qu’on partage les mêmes objectifs. Nous avons des divergences, parfois, sur les chemins à prendre mais nous partageons les mêmes convictions. D’ici la fin du printemps, l’objectif est de trouver un chemin directeur et commencer à monter un business plan afin de se lancer pleinement dans l’aventure.”
Cela veut dire que tous les projets de développement s’inscrivent dans la durée ?
E.B. : “En France, c’est parfois un peu long au niveau des démarches administratives. Si nous validons tout au printemps 2025, on peut espérer que tout soit opérationnel d’ici le début de la saison 2027-2028.”
Qu’est-ce que ce développement économique doit vous apporter à l’avenir ?
E.B. : “Même s’il ne faut jamais dire jamais, nous ne jouons pas dans la cour des Monaco, ASVEL ou Paris. L’idée, c’est de revenir durablement en première division et de régulièrement jouer les playoffs.”
Finalement, cette descente en Pro B a été plus que bénéfique ?
E.B. : “Oui, on peut dire qu’elle a fait du bien. La Chorale était en surchauffe et nous avons refroidis un peu la chose. Nous avons des idées nouvelles, on voit les choses plus sereinement avec une pression sportive qui est peut-être un peu moins forte. On veut monter rapidement, mais le faire dans de bonnes conditions. Il ne faut pas brûler les étapes. Nous avons recruté pour faire la meilleure fin de saison possible. On veut aller jouer les playoffs sur la fin de saison et si on monte cette année, et bien nous serons prêts.”
Avec tous les projets de développement, votre motivation à la tête de la Chorale de Roanne reste intacte ?
E.B. : “La motivation est intacte même si elle a été ébranlée sur les deux dernières saisons qui ont été compliquées. J’ai retrouvé du plaisir, de l’envie. Maintenant, on vieillit tous un peu, on a plus envie de se prendre la tête. L’idée, c’est de partager une aventure humaine et de montrer qu’on peut réussir en agissant collectivement et non plus individuellement.”