Tournoi : L’heure du bilan

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A six mois de la Coupe du Monde, l’équipe de France ressort affaiblie et avec peu de certitudes de ce Tournoi. Bilan de cette édition 2019 manquée.

Le Tournoi est une déception“. Laconique (ou lucide), c’est de cette manière que Jacques Brunel a qualifié le parcours des Bleus dans la compétition. Difficile de lui donner tort. Avec trois défaites et seulement deux victoires, le XV de France termine ce millésime 2019 à la quatrième place. Et encore, elle aurait pu encore reculer d’un rang si l’Angleterre n’avait pas égalisée à la dernière minute face à l’Écosse (38-38). Pouvait-on croire à cette issue lorsque les joueurs de Brunel menaient 16-0 à la mi-temps face aux Gallois au Stade de France ? Ces derniers réaliseront finalement le Grand Chelem, comme quoi, tout va très vite dans le rugby. A six mois de la Coupe du Monde, l’heure du bilan a donc sonné.

  • Quatre ans d’errance dans le Tournoi

Le fossé qui sépare les Bleus et les trois “gros” (Pays de Galles, Angleterre et Irlande) semble s’être accru cette année. Il fut même abyssal face au XV de la Rose (44-8) et du Trèfle (26-14) où l’équipe de France n’a quasiment pas vu le jour. Et même quand ils semblaient en bonne disposition pour l’emporter, les Bleus ont fait preuve d’une faillite mentale comme lors de la remontée des Gallois en deuxième mi-temps lors du match d’ouverture. Le calendrier propre aux années impaires (trois déplacements) n’était évidemment pas propice à jouer la victoire finale. Mais le XV de France stagne dans le Tournoi depuis quatre ans, voire huit. Depuis la dernière Coupe du Monde, la France n’a été présente sur le podium qu’une seule fois (en 2017 à égalité avec deux autres équipes) et n’a remporté que trois matchs face au top 3 (Irlande 2016, Pays de Galles 2017, Angleterre 2018). La dernière victoire remonte à 2010 où les hommes de Marc Lièvremont avaient réalisé le Grand Chelem.

  • Un jeu qui ne progresse pas

Alors que la liste initiale laissait entrevoir un rugby offensif fondé sur l’axe Clermont-Toulouse, le jeu des Bleus durant le Tournoi a été balbutiant. C’est le moins que l’on puisse dire. Freinée dans son élan face aux Gallois, l’animation française a été balayée contre l’Angleterre mettant en évidence de grosses lacunes défensives. Le rythme des vagues britanniques a complètement déboussolé l’équipe de France, pas encore en mesure de jouer à cette cadence. Une faiblesse bien identifiée par les Irlandais qui ont assiégé le camp français durant 40 minutes (89 % du temps passé en première période). Face à cette opposition compacte, les arrières français n’ont jamais été en mesure de faire la différence collectivement ou d’un exploit individuel. Enfin, contre l’Écosse et l’Italie, l’écart au score s’est produit à chaque fois en fin de rencontre mais les Bleus auraient très bien pu perdre ces deux matchs.

  • Un staff en manque de repères

Ils étaient arrivés fin 2017, à la suite du limogeage de Guy Novès, avec plein de promesses et l’appui des entraîneurs du Top 14. Un an et demi plus tard, Jacques Brunel et son staff présentent le pire bilan à la tête du XV de France : 5 victoires en 16 matchs (31%), une tournée d’été fanny (3 défaites contre les All Blacks) et une seule victoire en automne contre l’Argentine (défaites contre l’Afrique du Sud et les Fidji). Malgré la présence d’anciens spécialistes de la mêlée (Sébastien Bruno), la touche (Julien Bonnaire) et des arrières (Jean-Baptiste Ellisalde), difficile aujourd’hui de trouver un compartiment du jeu où les Bleus dominent. Le président de la FFR Bernard Laporte chercherait d’ailleurs à épauler le staff d’un autre adjoint. Le nom de Fabien Galthié a été cité dans la presse. Point positif toutefois à mettre à l’actif du staff : la révélation de jeunes talents comme Antoine Dupont (demi-de-mêlée), Félix Lambey (deuxième-ligne), Romain Ntamack (ouvreur), Damian Penaud (aile) ou Thomas Ramos (arrière).

  • Quel groupe au Japon ?

Jacques Brunel dévoilera le 18 juin une première liste de joueurs pour préparer la Coupe du monde au Japon (20 septembre – 2 novembre). Il aura jusqu’au 2 septembre pour donner sa liste définitive des 31 joueurs retenus. Le sélectionneur a d’ores et déjà déclaré que le groupe retenu pour les deux derniers matchs du Tournoi serait proche de celui du Mondial. Mais le contenu de ces deux rencontres et les blessures pourraient rebattre les cartes. Si certains cadres semblent intouchables (Guirado, Poirot, Vahaamahina, Picamoles, Huget, Bastareaud, Wesley Fofana et Médard), il sera plus difficile pour d’autres d’intégrer le groupe. Mis à disposition de leurs clubs après l’humiliation contre l’Angleterre, le duo clermontois ParraLopez pourrait manquer le rendez-vous au Japon. Quant aux jeunes cités plus-haut, ils pourraient faire partie du voyage. Durant la préparation, l’équipe de France disputera trois test-matchs contre l’Écosse (17 et 24 août) puis l’Italie (30 août).

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